L’emploi à temps partiel
Le temps partiel et le temps partagé
Qu’est-ce que le temps partiel ?
Un salarié est engagé en temps partiel, lorsque son temps de travail est inférieur :
- à la durée légale de temps de travail soit inférieur à 35 heures par semaine, soit 104 heures mensuelles ou 1607 heures annuelles ou
- inférieur à la durée du travail fixée conventionnellement pour la branche ou l’entreprise qui l’emploie ou
- inférieur à la durée du travail applicable dans l’établissement.
Qui sont les salarié(e)s à temps partiel ? *
En 2018, 18.9% des salariés étaient en temps partiel. Près de 30% des femmes sont à temps partiel alors que ce taux n’est que de 8% chez les hommes. Le temps partiel masculin progresse cependant de façon continue, alors que celui des femmes n’a que faiblement évolué depuis le début des années 2000.
Le temps partiel est plus fréquent chez les salariés les plus âgés et les plus jeunes (hors apprentis). Les catégories socioprofessionnelles les plus représentées dans le temps partiel sont également les plus féminisées. Ainsi, les employés représentent 53,3% des emplois salariés à temps partiel (et 31,2 % des salariés) et comptent 76,4% de femmes.
Le temps partiel pour les hommes en augmentation
Pour les femmes, le nombre et l’âge des enfants à charge sont des facteurs déterminants du travail à temps partiel. À l’inverse, ces facteurs ont peu d’influence sur le travail à temps partiel masculin. La propension au temps partiel des femmes augmente en effet avec le nombre d’enfants à charge. Ainsi en 2016, 44,7 % des femmes salariées ayant au moins trois enfants à charge travaillent à temps partiel, et cette proportion atteint 48,0 % pour celles dont le plus jeune enfant a moins de 3 ans.
Neuf salariés à temps partiel sur dix travaillent dans le tertiaire. Les activités de services les plus utilisatrices d’emplois à temps partiel sont les activités de nettoyage, l’hébergement et la restauration, l’éducation, la santé et l’action sociale. La féminisation du temps partiel y est plus importante, en particulier dans le secteur public.
Les salariés les plus jeunes et les plus âgés sont surreprésentés parmi les temps partiels de moins de 15 heures. Lorsqu’ils sont à temps partiel, les cadres sont plus souvent concernés par des horaires de 30 heures ou plus, alors que, parmi les ouvriers, près des deux tiers déclarent travailler habituellement moins de 24 heures par semaine. Travailler à temps partiel peut relever d’une contrainte liée à l’emploi occupé : un peu plus de quatre salariés à temps partiel sur dix le sont parce qu’ils n’ont pas la possibilité de travailler davantage avec leur emploi actuel (42,6 % pour les femmes et 50,1 % pour les hommes).
Les autres raisons du temps partiel invoquées diffèrent selon le sexe. Les femmes invoquent des raisons d’ordre familial (25,2 % contre 5,9 % pour les hommes), tandis que les hommes indiquent plutôt des raisons de santé (10,0 % contre 6,5 % pour les femmes).
Le temps partagé, ou comment transformer son temps partiel en temps plein
Si pour certains le temps partiel est un réel choix permettant aux salariés de se dégager du temps pour leur vie de famille, il peut également permettre à d’autres de gagner en flexibilité et de s’adapter au marché du travail. En effet, certaines petites entreprises, ayant des besoins ponctuels, sont amenées à recruter en temps partiel. Le salarié peut ainsi cumuler plusieurs missions en temps partagé au sein de différentes structures pour être à temps complet.
Il peut également rejoindre un groupement d’entreprises qui le mettra à disposition de ses entreprises adhérentes sur un ou plusieurs jours par semaine. Ce système a pour avantage de garantir une sécurité de l’emploi en donnant au salarié un salaire fixe à taux plein en contrat CDI dans la mesure du possible. Le groupement se charge également de trouver les missions adéquates et les entreprises intéressées par le profil du salarié.
Un système avantageux pour les entreprises et les salariés
Pour les entreprises, les avantages sont multiples : elles optimisent leurs coûts en recrutant à hauteur de leurs besoins, et bénéficient d’une gestion simplifiée de l’emploi (une seule facture par mois). Ce système contribue au maintien des postes et leur permet de bénéficier de personnels qualifiés, d’optimiser l’organisation du travail, la professionnalisation, la compétitivité, et la gestion de la saisonnalité en maintenant les compétences. Elles fidélisent les salariés mis à disposition, participent à un outil géré par et pour des chefs d’entreprise (non lucrativité) et bénéficient de la RSE et du réseau lié au Groupement d’Employeurs.
Quant aux salariés, ils diversifient leur expérience, gagnent en adaptation et en autonomie. Ils n’ont qu’une seule fiche de paie mensuelle ainsi qu’un contrat de travail unique. Ils bénéficient d’une sécurisation de leur parcours professionnel par la construction d’un CDI à temps complet ou partiel choisi, ont accès à la formation professionnelle et développent leur polyvalence. Un système particulièrement attractif pour tous ceux qui redoutent la routine et apprécient le changement.
*Références Insee 2017 et Insee, enquêtes Emploi en continu 2014-2018.